ce texte est toujours d'actualité et je l'ai enrichi de références récentes.
LE CHOC ! Un saut dans le vide. Un passage dans un au-delà. Je ne sais pas comment qualifier le franchissement de ces murs, un autre monde, misère, richesse s'y côtoient. C’est terrifiant, mais une fois expédié, nous retrouvons, les travers analogues la société. A mon grand ébahissement, j’ai trouvé des prisonniers heureux dans ce cocon. Ils étaient pris en charge et le fait d’être dans un espace déterminé les rassurait, d’autre, eux existaient ici car à l’extérieur ils n’étaient plus rien.
LE CHOC ! Nous le ressentons une fois que cette grande porte se ferme avec un bruit d'enfer. Une décharge de chevrotine qui nous propulse dans un autre Univers. Pour des esprits cartésiens, c'est difficilement explicable, 150 bandits, voleurs, violeurs, tueurs caïds réunis. Toi qui sors de ton HLM de ta villa candide, tu te retrouves avec pour seule arme un sifflet à roulette. Je trouve cette situation cérébrale complètement démente. Le matin il y a le GIGN pour amener le malfrat. Quelques heures après il cavale dans les étages pour aller au parloir ou voir l'avocat. Sans compter les 149 autres que ne sont pas des agneaux à qui nous ouvrons les portes pour les promenades ou autre.
Bien sur, il y a une sécurité passive importante, voir dissuasive. Le surveillant, homme dit libre, circule donne des ordres, à des personnes, qui dehors si nous leurs avions parlé sur le même ton, nous aurai expédié dans l’au-delà. La justice des voyous est plus expéditive que celle des ors de la république. Il faut se rendre compte que nous agissons dans un monde antinomique qui bien sur accepte notre présence mais ne supporte pas l'enfermement. Combien de fois je les ai entendus dire, je suis claustrophobe, aussi paradoxale que cela paraisse. Il y a surtout le refus de toute forme de punition et le déni de tous les faits qui sont reprochés.
LE CHOC ! C'est cette rencontre brutale entre deux mondes. Deux fonctionnements, deux visions de la société antagonique. Celle de la république doit s'appliquer sur celle des hors la loi du milieu et la mafia. Sinon cela devient de l'anarchie et l'anarchisme ne peut pas faire vivre une société. Elle peut simplement donner à une petite poignée de personnes l'impression de vivre sans lois ni foi. A condition qu’elles n’aillent pas trop loin dans leurs idées, ils peuvent vivre au milieu de tout le monde refaire le monde sans le déranger.
LE CHOC ! C’est le moment où bascule notre vie. Nous recevons un télescopage tellement fort que lorsque nous le réalisons on se demande si nous ne rêvons pas. Ce métier c’est un grand choc que nous recevons dans la gueule. Il nous propulse dans la troisième dimension dans un monde ou les codes ne sont pas ceux des communs mortels.
J’aime ce métier et après avoir reçu cet électrochoc, j’ai appris à travailler à communiquer avec tous ces détenus. J’ai essayé d’apporter du réconfort aux plus désespérés. Je me suis fais draconien et très dur avec les irrespectueux. Je n’ai jamais oublié les victimes mais ces gens même parmi les plus affreux je les ai traités avec humanité. Le fait d’être différent m’a rendu supérieur dans le résonnement à toute cette faune. C’est ce montrer clairvoyant avec ces personnes. Arborer un discernement dans nos actes sans se laisser flouer par ces rebelles de toutes formes de pouvoirs et d’obligations.
Avec la population pénale l’avantage c’est que lorsque nous donnons un ordre il n’y pas à tergiverser et de justification inutile à donner. Combien de fois en tant que gradé des agents se retranchaient derrières des pseudos notes de services pour refuser un ordre. Souvent de la part de surveillants récalcitrants au travail et des représentants syndicaux frileux au travail.
A partir de l’apparition de l’homme sur la terre il a fallut créer ne civilisation. Ce qui de-facto a entraîné des lois, voir des croyances. De la préhistoire à nos jours, il s’est toujours trouver des individus pour transgresser et violer les règles et lois établies par la majorité. Pour que le reste de la communauté puisse vivre en paix, il a fallu créer une pédagogie pour mettre hors de nuire les indélicats.
Ou les mettre ?
Il a été choisi par la majorité de les enfermer pour que les bonnes gens sois en paix et à l’abri un certains temps. Les accrocs pouvaient aller du vol de poulet, aux homicides ou toutes autres formes d’horreurs. Il a bien fallut établir une échelle de peines qui correspondaient aux gravités des transgressions. De cette situation ont été créé la justice avec ces tribunaux avec ses prisons.
Lorsqu’on regarde l’histoire nous voyons que les châtiments ont pris diverse formes. De la crucifixion de Jésus, aux galères, au cassage de cailloux, la roue avec écartèlement des membres, à l’embastillement, au bagne. Diverses cruautés pour finalement arriver à la guillotine, la veuve noire. En 2014 nous n’avons toujours pas trouvé de réponse adéquate à ce problème. Les délits et les crimes les plus horribles se multiplient, la seule solution c’est de les mettre en boîte, prélude de la boîte définitive en sapin. Dans le but que l’état vive en paix et pour justifier aux victimes la sanction prise contre l’agresseur. Le résultat étant d’éviter de se faire justice sois même.
Il me devient de plus en plus intolérable les « Y a ka ou y faut qu’on » Nous sommes dans des pays développés avec des gouvernements pacifiques, alors c’est exaspérant d’entendre : « Il faut leur couper les couilles, le zob, les mains » Ou toutes autre âneries. Il est difficile de parvenir à ce degré de civilisation et de retomber dans des châtiments d’un autre temps, DESOLIDARISER LA TETE DU CORPS D’UN ETRE EN VIE, CRUAUTE, BARBARIE. Comme le fait dire dit Victor Hugo dans le drame lyrique « les dernières heures d’un condamné à mort » si la société veut me condamnée à mort, elle devient ainsi criminelle que moi, cela fait réfléchir sur la peine de mort. Il faut aussi considérer que les statistiques l’ont prouvé, la peine de mort appliqué dans les pays civilisé ne dissuade en rien le mécréant, l’échafaud à chaque écart, c’est de la tyrannie. On retombe dans les excès des républiques bananières. Et malheureusement comme en Chine, les droits de l’homme les plus élémentaires sont bafoués, le comble c’est qu’elle organise les jeux olympiques et tous les pays y ont participé.
C’est pour toutes ces raisons qu’en France comme dans toute les peuples civilisés et démocratique nous avons abolies la peine de mort. Même si les « Y a ka et les faut kon » Ne démordent pas qu’il faut rétablir cette punition. Dans mon défi, je donne quelques pistes pour entrer dans ce deuxième millénaire avec un traitement approprié de la délinquance, conforme à l’attente des populations, dans le respect de la douleur des victimes, comme celui de l’agresseur qui n’en a cure.
Si les pouvoirs religieux, financiers, et médiatiques ne bourraient pas le crâne de nos chères têtes blondes comme celui des esprits faibles, il y aurait moins criminalité et de paumé de la vie.
Il suffit de regarder autour de nous, pour voir que les valeurs existentielles foutent le camp. Les stars papier cul montrant leur cul, le luxe choquant exhibé comme des gages de couronnements. L’argent montré comme seul exutoire pour arriver au bonheur. Il faut réapprendre le plaisir dans les choses que nous donne naturellement la vie. Un sourire d’un enfant, un couché de soleil ou le regard de l’être aimé. Je peux garantir qu’en même temps que le taux de remplissage des prisons baisserait celui du bonheur augmenterait.
J’arrive à soixante ans, à la fin de mon parcours pénitentiaire. Le cadeau que me fait l’administration c’est une rétrogradation avec une radiation au tableau d’avancement pour redevenir major, grade que j’avais avant un incident en détention.
Apres plus de 25 ans dans les coursives à sauver des vies humaines. Même si celle-ci était des crapules, mettre ma vie en danger voir l’offrir pour la justice. Celle-ci elle ne trouve rien de mieux que de m’humilier en me dégradant. C’est vrai je reconnais avoir fait les erreurs de ne pas écrire sur la main courante à chaque fois que je suis intervenu.
Je me suis assis souvent sur le lit, à coté du détenu, en service de nuit pour écouter le réconforter. J’ai essayé de le comprendre, ne pas me moquer de ces angoisses, être là qu’il ait une présence attentive. Combien de fois j’ai sauvé des vies grâce à cette écoute. Combien de fois je suis sorti de la cellule rassurer est heureux d’avoir calmé apaisé un prisonnier. Le quart d’heure passé là, avec lui, le faisait retrouver un peu de force et espoir dans la vie. Mais ça je ne l’ai pas écrit. Si j’avais rédigé à chaque fois au cours de ma carrière après chaque nuit il y aurait des romans à lire. Mais voilà, pour moi, c’est normale je n’ai pas besoin de pub pour faire mon boulot. Je n’ai pas besoin de lauriers car je sais que j’ai bien fait mon travail. Je peux me regarder dans une glace. J’ai fait peut être des erreurs administratives. Mais j’ai mis toujours un point d’honneur à être irréprochable avec le gens que je m’occupe. Ce qu’hélas certains de mes collègues ne peuvent pas dire.
Il faut savoir que derrières les murs sont écrits en lettres de sang invisible « SILENCE ON TUE » Pas les détenus c’est trop risqué. Mais le personnel qui n’est pas dans sa norme. On le torture moralement pour le faire « Craquer » Et se débarrasser de lui. S’il en meurt tant mieux ça sera toujours des pensions à ne pas payer.
J’espère aussi que les autorités qui ne m’ont pas écoutés et pas voulu lire mes comptes rendus. Un jour prochain s’apercevront qu’il faut faire un grand ménage dans ces cadres assis dans leur bureau, et délégués syndicaux de toutes sortes coûtant des fortunes au gouvernement. Ces gens font des commissions de disciplines sans même vérifier les informations. Lorsque l’on voit tous ce monde assis autour d’une table, qui ont déplacé des agents des quatre coins de la France pour rendre une justice de dictatures nous sommes écœurés. Nous n’avons pas de véritables moyens de recours. Ils qui nous écoutent mais ne nous entendent pas, car la décision est prise avant même de recevoir le dit fautif.
Je comprends le Président de la république qui veut remettre ces fonctionnaires au travail. Car croyez moi, si on remettait tous ces parasites dans le circuit, soit dans les directions des établissements soit dans les coursives, je peux vous garantir que l’état économiserait énormément de millions d’euros. On ne serait plus en sous effectif. Il faut arrêter de faire des simulacres de travail, des réunions aussi inutiles qu’inefficaces, il faut remettre le monde carcéral en marche.
Ainsi se termine la carrière, d’un bon et loyale serviteur de l’état. J’ai tout donné à cette institution, de mon temps, de ma vie privée que j’aurai du consacrer à mon épouse et mes trois filles. Alors que j’avais demandé une prolongation de 10 trimestres, le couperet tombe, c’est un refus, pour raisons de services. Une série d’incidents que les Directeurs m’ont accusé sans preuves, surtout le dernier D…, Franc-maçon qui c’est servi de sa loge pour me dézinguer. Je n’ai ménagé personne dans cette institution. J’ai gueulé les vérités que les autres chuchotaient. Je n’ai pas hésité à traiter un directeur d’ersatz, car c’était une erreur de la nature ce pauvre hère.
Voilà pourquoi se termine en queue de poisson mon parcours professionnel. Dégradé humilié et bannie, comme les bagnards du temps de Papillon. Le résultat c’est qu’une poignée d’opportuniste à la direction font la pluie et le beau temps. J’espère que lorsque ce livre sera publié, mais hélas les éditeurs trop frileux ne l’ont pas voulu. Cela fera prendre conscience aux plus hautes autorités qu’il est temps de faire le ménage auprès de toutes ces planches pourries, afin de redonner les vraies valeurs a cette institution.
Je ne me suis jamais compromis, encore moins avec la direction. Le personnel de surveillance comme beaucoup de détenus, ont de l’estime pour ma personne et j’en suis fière. C’est « Mon bâton de maréchal » Aucun de ces ombres d’hommes ne l’auront. Face aux évènements je n’ai jamais faiblit. Je pars avec beaucoup de regrets et d’amertumes, voir des directeurs, capitaines lieutenant et tant d’autre massacrer notre sacerdoce. Toute cette confrérie « Du déchet de fausses couches » Me donne la nausée. Ils ressemblent à si méprendre aux détenus que je garde. La différence c’est que certains de mes patients on plus d’honneur et de fierté qui ces cloportes, piètres reptiles gluants.
Cette grande famille va me laisser sur le bord de la route sans se soucier de mon avenir. Je leur avais demandé de rester deux ans de plus pour passer du statut de surveillant à retraité avec le moins possible d’écart de revenu. Ils sont prêts à te laisser crever la sur le bord de la route de ma carrière. Il est essentiel de savoir que dans notre métier le plus dangereux ce ne sont pas les voyous. Ce sont les chefs et la direction qui elle est encore plus perverse, scatologique et diabolique. Je me demande pourquoi les syndicats cas ne réclament pas une prime de dangerosité contre les frasques de directeurs en folies. J’oubliais syndicat et direction sont dans la même fosse à purin et entre tas de fumiers on ne se tire pas dans les pattes.
Depuis cet écrit, après cette retraite anticipée, je me suis reconverti dans la sécurité privé et je m’en sors bien. Maintenant je suis engagé politiquement avec pour seul but essayer de changer la politique carcérale et en revenir aux valeurs essentielles de la mise à l’écart des délinquants et surtout de la purger de tout les parasites qui grippent cette institution.